Leur apprendre à dessiner, pourquoi ?

Par Hinda

Chèr(e) lectrice, lecteur !

 

Le sujet du jour est le dessin… 
Avec des artistes à la maison, je ne pouvais pas vraiment y réchapper. Le travail manuel a toujours été au cœur de notre famille.

 

DES RACINES ET DES AILES

Ma sœur jumelle (celle qui vous fait ces si beaux supports pédagogiques) s’est toujours évadée dans le dessin au détriment de ses études.  L’école n’était pas du tout adaptée à l’expression de sa créativité.  Depuis son enfance elle à subit des brimades scolaires de par les enfants et des professeurs eux-mêmes. En effet, elle parlait peu, voulais tout savoir et posais trop de question. Ces questions m’étaient à mal les adultes qui, tout simplement, l’ignorais. Nous étions toujours ensemble (dans la même classe). J’étais témoin passif. C’est à dire que je la soutenais mais sans m’opposer ouvertement à ces adultes narcissiques.

J’admire ma jumelle pour sa force de caractère et son courage.  Car elle y a toujours fait face… en effet, malgré les railleries à répétition et les critiques virulente elle a toujours été souriante et le soir, elle me montrait des chefs d’œuvre de dessins sur ces cahiers de cours : « comment tu trouves celui-ci ? » Me demande-t-elle avec empressement comme si les affres de la journée n’ont jamais eu lieu.

Aujourd’hui, je crois dur comme fer que le dessin l’a sauvé de pensées lugubre et macabre.

Et quoiqu’en disent les parents, car mécontent de cette passion « inutile », ils étaient eux-mêmes de grands dessinateurs. Nous avons retrouvé d’excellent croquis d’architecture de notre papa, fait lors de ces études, ainsi que de jolies cahiers de poème agrémenter de dessins de notre maman.

Jeunes, ils aimaient dessiner. Pourquoi donc cet acharnement autour de l’étude et faire stopper le dessin ? Je soupçonne ici, les neurones miroir.

Aujourd’hui, en IEF, je ressens aussi cette pression et ce malaise lorsque mes filles dessinent : « Suis-je en retard par rapport à l’école ? Ne devraient-elles pas étudier plus ? Devrais-je leur limiter le dessin ? Ça fait 5h que ça dure…oui il est temps de changer d’activité... »

Des pensées parasites contre lesquelles je lutte chaque jour !
Et pourtant… il y a tant à transmettre à travers le dessin et tant à dire !

 

LE DESSIN EN MATERNELLE !

Je vois, je conçois,
Je l’imagine, je le dessine,
Je me dis, je dis,
J’exprime, je frime,
J’existe, je coexiste.

 

A notre premier enfant, le rêve d’un environnement loin des écrans à la maison était connu de tous…pourtant c’était sans compter la fausse participation de la famille. Mamie et papi…les grands criminels de l’audiovisuel, des consommateurs d’images. Les petits savent toujours qui aller voir pour quelques minutes de télévision. Et dès que les mamans débarquent : « vite, vite, éteignez ! Votre mère est là » !

Pris en flagrant délit, ça se fâche, ça rouspète, ça sermonne les grands parents sur les conséquences des écrans dans l’apprentissage…mais finalement, le calme reprend ces droits. Patience avec nos parents, leur époque n’était pas là notre. 

On ne peut le nier, les écrans empiètent sur les opportunités de dessiner, de créer, d’inventer des jeunes enfants. Et à l’école maternelle, on se préoccupe peu du dessin (hormis quelques activités de graphisme à partir d’un modèle contraint et dénué de sens : faire des boucles, tracer des traits à la fourchette, tamponner des bulles…).

Ces exercices scolaires acceptés par l’élève éteint complètement sa créativité ! En plus il ne doit surtout pas outrepasser la consigne. Ainsi, l’appauvrissement du langage graphique est un fait !  Le dessin occupe dans la classe et dans la motivation des enfants une place proportionnelle à l’intérêt que lui accorde le maître.

Pourtant,
le dessin à une grande importance. En effet, dans un cerveau en développement, toujours immature pour l’écrit-lire, le dessin monochrome (i.e. pas de couleurs) aide l’enfant à se concentrer sur son trait uniquement. Au fil de ses découvertes, il acquière une maîtrise plus fine.

Chaque dessin de mes filles est une « expression« , une « histoire« , des « émotions« .

C’est l’occasion pour elles d’imaginer et de représenter le réel. Tantôt elles me font des dessins avec mille détails, tantôt c’est vide, juste un symbole ou un schéma. Mais elles progressent dans la complexité.

Lorsqu’elles veulent me montrer, elles ne veulent pas des « woaw c’est beau ». Elles se vexeront. Mais elles attendent de moi que je relève tous les détails, absolument TOUT….même ce grain de beauté sur la joue :

– Eh maman, celui-là alors ? Tu ne l’as pas vu ?
– Aaaah si si si ! donc… c’est fait exprès ce point ?
– ouiiiii ! C’est un grain de beauté.
– et…si tu le plaçais ici…à la commissure des lèvres par exemple ?
– noooooon
– ah d’accord d’accord ! Là où tu l’as mis c’est sympa aussi…(😬)

 

Leur apprendre à dessiner
Leur apprendre à dessiner

LE DESSIN APPELLE L’ÉCRITURE

Vers 4 ans, les dessins de mon aînée, ont commencé à s’accompagnés de petits mots, de phrases courtes.

Mais avant cela je dois vous expliquer : mes enfants sont en IEF. Et qui dit école à la maison, dit forcément « contrôle pédagogique« , un examen qui à lieu une fois par an pour vérifier les acquis de l’enfant par rapport à ce qui est attendu dans l’éducation nationale. Lors de ce contrôle, les examinateurs souhaitent avoir un cahier de suivis qui résume les acquis, mais également des travaux de l’enfant. Pour se faire, j’ai demandé à ma fille de tenir un journal : un cahier à dessin qu’elle emmènera partout et dans lequel elle dessinera TOUT ce qui lui chante avec la date du jour. Même un gribouillage.

Le jour du contrôle, l’un des deux examinateurs a fait connaissance avec l’aînée (4 ans) et l’a évalué. Sur la fin, ma fille lui montre son cahier à dessin qui a seulement été feuilleté en vitesse… bon ce que je peux comprendre (c’est pas du Picasso 🤣)…mais ma fille a été très déçu. 

La maîtresse me dit qu’il faut à l’enfant un cahier de recopiage.
– un cahier de recopiage ? Qu’est-ce que c’est ?
– Ce sont des lettres de l’alphabet et du vocabulaire à recopier. Et aussi un livre « apprendre à dessiner » avec des modèles. C’est très ludique, me conseille-t-elle.

 

Du recopiage…peut-être. Poussé par la pression éducative j’ai donc acheté ces livres. Autant vous dire que ce fut cinq mois de calvaire pour elle comme pour moi. Elle s’y refusait et je l’y obligeais, soutenant qu’elle pouvait le faire, qu’elle en était capable et j’entourais alors les lettre les mieux tracer. Je dessinais un petit ❤ au-dessus de celle que je préférais. Elle retrouvait le sourire…mais ce n’était vraiment pas son activité préféré !

A mon grand damne, ma fille à eu horreur d’écrire…mais pour dessiner… ! Le tableau blanc de chez Action a été mon meilleur investissement ! Et quelle n’a pas été ma surprise lorsqu’en passant devant ce dernier, je lis une phrase… (cf. photo). Les jours suivant, il y en a eu plus. Parfois juste des lettres. Et c’était lisible ! Pas comme sur le cahier de recopiage.

 

Ainsi un enfant habitué à dessiner n’aura aucune difficulté pour apprendre à écrire, car il aura rencontré, naturellement, au cours de ses représentations, les gestes et les formes de l’écriture : traits, ponts et boucles.

Et naturellement l’enfant entrera sans difficulté dans l’écrit-lecture.

Par ailleurs, ma sœur a mis en place des modèles de dessin qui laisse place au choix et qui ouvre à l’imagination. La différence est mise à l’honneur. Comme tout les documents qu’elle fabrique, il faut savoir qu’il y a derrière des mois de travail et de recherche.

Je vous laisse découvrir ses fameux modèle-fierté ! 

Leur apprendre à dessiner

LA GRATIFICATION DE L’ESTIME PERSONNELLE

Dessiner implique une activité intellectuelle : une pensée. Et penser procure de la dignité à l’humain.

En dessin, l’enfant est motivé à laisser une trace. Il désir progresser et souhaite se surpasser. À travers la gratification des adultes et des autres enfants il gagne en estime personnelle.

Si l’éducateur investit dans le dessin en montrant son intérêt pour les productions enfantines, il autorise ces enfants à le valoriser.

Il faut donc pouvoir laisser cette activité en libre-service : Feutres, crayons, craies, peinture, etc., à disposition, dans des boîtes transparentes fermé ou ouverte.

Et le groupe à une dynamique incroyable dans les progrès potentiels de chacun. Tous doivent pouvoir participer, montrer leurs œuvres en toute sécurité. Les remarques d’autrui doivent être bienveillantes : qu’ils s’interrogent mutuellement sur leur travail, sur la technique et la démarche. Ces allers-retours à l’étude des productions de chacun en groupe sont le noyau du progrès et d’une culture commune en construction où chacun est acteur actif.

C’est un moment d’éducation à la paix. 
Je vous invite aussi à emprunter des livres « d’art créative » dans votre bibliothèque municipale

Merci beaucoup pour votre lecture,
A bientôt !

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