Par Hinda
Chèr(e) lectrice, lecteur !
Mes filles sont des pipelettes. Elles adorent me raconter leur journée à pas d’heure ! Et pas qu’à moi…à mamie, à papi, à tonton, à tata…On les encourage à s’exprimer en sur-réagissant, en invitant un autre à venir écouter, en posant des questions et surtout, bien discrètement, en corrigeant des mots mal prononcés.
Petit bémol… il faut bien s’accrocher pour comprendre le fil de l’histoire.
Peu importe l’événement qu’elles me racontent, j’ai toujours le droit à : « hier soir », « tu sais, ce matin » ou « il y a longtemps là » et encore plus drôle, « quand j’étais petite ». C’est vrai qu’il y a du vécu à 4 ans (ironie) !
Conclusion : Les filles ne distinguent que 2 temps : la journée et la nuit.
Comment s’y retrouver ?
En effet, si on a le malheur de ne pas comprendre ce qu’elles nous racontent, on a le droit à des crises de colère et :
– (elles) […] et donc hier soir j’ai…euh…vous écoutez ?!…mais écoute !!… Vous écoutez ou pas ? alors, qu’est-ce que j’ai dit ?
– (nous) et bien, hier soir…
– NOOOON J’AI PAS DIT « HIER SOIR » ! Là quand j’étais chez mamie…le soir…hier… c’est quoi ?
– …je ne sais pas mon amour…avance. Continue ton histoire. On veut connaître la suite…
– noooon ! Je ne veux plus vous racontez ! *pleure*
Vous imaginez la pression ?! Quand nous les récupérons après une après-midi chez la famille, au lieu de demander aux adultes « comment allez-vous ? », c’est en mode panique que nous exigeons : « Vite ! Vite ! Raconte-moi ce que t’as fait aujourd’hui avec les p’tites ! … »
Il fallait donc remédier à cela, et fissa !
J’ai commencé simplement, avec un calendrier grégorien étalé sur 360 jours trouvé sur le site materiel montessori pour tous et recommandé par Céline ALVAREZ. (appelé » poutre du temps« ) Mais ma dernière, étant en bas âge, elle adorait détacher les étiquettes…plusieurs fois par jour.
Alors, je me suis intéressée au calendrier en bois : solide, 6 en 1, et manipulable. Le but étant de déplacer les curseurs sur le jour, la semaine, le mois, le temps, la saison, l’heure…oulala, qu’est-ce que ça embrouille ! Mon aînée déplaçait les curseurs là où je le lui demandais. Elle ne le faisait pas d’instinct et surtout, que nous soyons le 1er, le 2, le 3, […], le 29, ou le 30 du mois, les enfants ne notaient pas de différence. Il n’y a rien d’observable (contrairement au 1er calendrier où l’on affichait les rdvs, les sorties et les anniversaires).
Le calendrier routine ? Moui…mais pas comme vous l’entendez (en général ce calendrier rassemble plusieurs devoirs à faire dans un seul moment : la routine du matin et celle du soir).
Il existe un autre type de calendrier routine : celui de la journée. À cet effet, nous avons mis en place 2 méthodes différentes ma sœur et moi :
– 1/ colorer chaque chiffres de la l’horloge d’une couleur différente afin que l’enfant est une bien meilleure idée du temps qui passe (« maman ! avant l’aiguille était sur le rouge, maintenant il est sur le bleu ! »…woaw.). L’enfant doit toujours se concentrer sur la petite aiguille. vous pouvez lui coller un sticker pour la différenciée de la grande. Cela fait plus d’un an que j’en ai eu l’idée et ma fille de 4 ans me lis l’heure avec plaisir !
– 2/ nous avons dessiner le ciel sur l’horloge de manière à ce que les horaires des enfants correspondent à celle de l’image. En effet, au moment du coucher, l’aiguille est sur « le coucher du soleil ».
– 3/ la pendule de 24h : excellente idée pour débuter. Les minutes représentent des icônes et les aiguilles sont colorer ! Seul bémol, et pas des moindre…la petite aiguille montre les minutes tandis que la grande montre les heures.
Bien que ce que je vous ai cité ci-dessus soit de bonnes idées, j’avais en tête tout autre chose. Pour notre « calendrier », il nous fallait un visuel (le temps qui passe) et, qui soit marqué par une action immédiate. Ça tombe bien : en tant que musulman, nous avions les 5 prières quotidienne réparties sur 5 temps.
Le plus dure à été la mise en page et les illustrations.
Mais une fois le travail fini, nous en étions satisfaits.
Les enfants ont compris très rapidement le concept : la journée était marquée par la course du soleil. Ils en étaient donc à observer le ciel constamment. Ce qui engendrait d’autres observations, des questions, des réponses et de l’intérêt décupler pour l’astrologie…ce que je n’avais pas prévu ^^’
Observer le soleil et comprendre chaque phase de la journée permet également à l’enfant de mieux gérer une envie ou une crise : une fois, en plein mois de décembre à 19h :
– maman, je peux aller chez mamie ?
– regarde le ciel et dis-moi s’il fait jour. (Je n’ai pas envie de lui dire non, alors je laisse le ciel s’en chargé…comment ça s’est mesquin ?)
– OH ! Il fait nuit…oooh non…*triste, mais se résigne*
– mince…*heureuse* (Comprenez…il fait très froid en cette période…). Ce n’est pas grave. Dors et dans quelques heures tu trouveras à nouveau le soleil.
En parallèle, nous pensons utiliser le calendrier lunaire pour approfondir et compléter ce travail. Elles sont déjà à observer le jour, alors pourquoi pas la nuit ! :p
Comment utiliser notre document ?
À la manière de la méthode Montessori avec la fameuse leçon en 3 temps :
1- la présentation de l’objet à l’enfant
« Puisque la leçon de nomenclature doit consister à provoquer l’association du nom avec l’objet […], l’objet et le nom doivent uniquement servir à frapper la conscience de l’enfant : c’est pour cela qu’il est indispensable qu’aucun autre mot ne soit prononcé. » Maria Montessori, Pédagogie scientifique, tome 1.
– « Fajr. Fajr. C’est fajr ! »
2- Reconnaissance de l’objet par l’enfant
« En répétant plusieurs fois sa question, [le parent] insiste sur ce mot qui sera finalement enregistré » Maria Montessori, Pédagogie scientifique, tome 1.
– montre-moi « Fajr ».
Ce 2ème temps comprend lui-même 3 sous-étapes :
a) on demandera à l’enfant de montrer les objets dans l’ordre dans lequel ils sont placés sur la table
b) on demandera de montrer les objets dans le désordre
c) puis on changera l’ordre des objets
3- La validation des acquis
Cette étape consiste à vérifier que l’enfant a retenu en lui demandant :
– « qu’est-ce que c’est ? »
L’enfant doit alors vous répondre avec le mot approprié ce que vous lui montré. S’il répond immédiatement, alors la leçon est assimilée.
En cas d’erreur recommencer avec lui les premières leçons. Car elles sont probablement mal assimilées. Sinon, si vous le voyez agité et déconcentrer, revenez un autre jour sur ce matériel. Ce n’est pas la peine d’insister 🙂
Les enfants du berger !
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